Retrouvez l'interview de P. Audigé, Président du GHN sur France Info le 8 septembre
Chevaux mutilés : le président du Groupement hippique national appelle les propriétaires à ne "pas se faire justice eux-mêmes"
Après la succession de mutilations de chevaux dans toute la France, Philippe Audigé, président du Groupement Hippique National, appelle à "systématiquement aller porter plainte" plutôt que de tenter de se faire justice.
"On ne se fait pas justice soi-même, ça peut être trop grave. Et ce sont des débordements qui ne sont pas possibles en France aujourd'hui", a mis en garde Philippe Audigé, président du Groupement Hippique National, qui représente 3 000 centres équestres en France, mardi 8 septembre sur France Info. "Le risque, naturellement, c'est qu'on mette en cause des gens qui n'y sont pour rien et qu'il y ait des dérapages importants", a estimé Philippe Audigé, tout en faisant part du "sentiment d'impuissance" de la profession face à cette "barbarie pure et dure".
France info : Quel sentiment anime votre profession aujourd'hui ? De l'angoisse, de l'impuissance ?
Philippe Audigé : C'est un peu un mélange des deux. On a un sentiment d'impuissance, clairement, on a des images qui sont affolantes. C'est une barbarie pure et dure. On a affaire à des criminels. Et on n'a pas la moindre idée d'une quelconque motivation, c'est ça qui est le plus dur, on ne sait pas où chercher. On parle souvent d'une aiguille dans une botte de foin, et là on est dans le monde agricole, donc c'est une très grosse botte de foin et une toute petite aiguille, et c'est très difficile. On ne sait pas trop qui ça peut être, mais quand vous devez attraper un cheval de nuit dans un troupeau sans le faire fuir, forcément, il y a une technique. C'est quelque part des "sachants" qui font ça. Ce sont donc professionnels ou semi-professionnels, très déterminés, prêts à tout.
Des criminels, cela veut dire que, pour vous, ces mutilations ne sont pas commises par un homme seul ?
On a tous entendu le ministre hier qui nous parlait de 153 enquêtes ouvertes. Sur ces 153 enquêtes, d'après les chiffres que je peux avoir, il y en a une trentaine qui sont plutôt graves puisque ça a abouti à des décès ou à des mutilations très sévères de ces chevaux. Un homme seul ne peut pas courir aussi vite dans toute la France. Donc forcément, il y a une complicité.
Comment protégez-vous vos chevaux en ce moment ?
On a évidemment organisé des rondes. On a des voisins, on les alertés. Je pense qu'une grande partie de la population française est tout à fait alertée aujourd'hui et on fait très attention. Mais le risque, naturellement, c'est qu'on mette en cause des gens qui n'y sont pour rien et qu'il y ait des dérapages importants.
Le mot d'ordre qu'on fait passer à tout le monde, ce sont deux choses : premièrement, à chaque fois que vous êtes témoin ou vous-même victime d'une agression, faites-le nous savoir qu'on puisse le faire remonter. Il faut systématiquement aller porter plainte, je crois que c'est très important. Et deuxièmement, surtout, on appelle le 17, très vite. On ne se fait pas justice soi-même, ça peut être trop grave. Et ce sont des débordements qui ne sont pas possibles en France aujourd'hui.
Source : France Info
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